Des débouchés dans la valorisation des co-produits
Selon la définition de l’ADEME, un coproduit est une matière qui est créée au cours même du processus de fabrication d’un produit, que ce soit de façon intentionnelle ou non. Le coproduit est destiné à un usage particulier, distinct de celui du produit dont il est issu.
Le directeur du CRITT CATAR (Toulouse), institut de recherche et de transfert de technologie nous présente un lot de coproduits issus de la transformation d’une matière naturelle. Savez-vous que les meilleurs isolants thermiques sont issus du byssus, les fibres qui permettent aux moules de s’accrocher au substrat ? Que de nombreux produits cosmétiques proviennent de la nacre de l’huître ? Ou que les colles les plus fortes proviennent d’extraits de poissons ? Un coproduit ne trouvera son marché qu’à deux conditions : d’une part la disponibilité de la matière première, d’autre part un process ne dépassant pas deux à trois étapes (sinon son coût devient trop élevé).
La COVED, entreprise en délégation de service public pour Sète Agglopôle Méditerranée, collecte et valorise annuellement près de 8000 T de déchets conchylicoles. Avant 2000, ils étaient tous rejetés dans la lagune ! Après avoir été séchés et triés, ils sont désormais valorisés en remblais ou en compléments alimentaires avicoles. Et aujourd’hui des projets de valorisation apparaissent : nul doute qu’à l’avenir, les coquilles de Thau serviront pour créer des récifs ou ilots naturels de nidification, à la filtration des eaux pluviales, en cosmétique ou comme base souple ou rigide pour l’artisanat de luxe (montures de lunettes), comme l’a présenté l’entreprise Authentic materials.
Le pôle de compétitivité Agri Sud-ouest Innovation accompagne 30 à 40 projets chaque année. Il prend ici tout son sens, pour créer du lien et donner de la valeur à ces co-produits tout au long de la chaîne des acteurs.